Les fondations font partie des trois points d’une construction qui demandent une vigilance absolue. Les deux autres points sont l’implantation et la conformité des travaux à la règlementation sismique (en cas de terrain en zone classée de 2 à 5).
Pourquoi ces 3 points-là ? Parce qu’en cas d’erreur, la sanction peut-être soit la démolition (implantation dans la zone non-constructible ou erreur de structure en zone sismique), soit une réparation très complexe et donc d’un coût très élevé (fondations).

 

Comment être sûr d’avoir des fondations bien faites ? Pour cela, il faut connaître les réponses à plusieurs questions :

 

1 – Jusqu’à quelle profondeur doit-on creuser ?

Creusage des pieux de fondation à la tarière.

Les terrains en surface ne sont pas résistants, à moins d’être directement sur la roche. Du moins quand on en connaît l’épaisseur ; sinon il peut y avoir des surprises, la roche pouvant être fine à cet endroit et céder sous le poids d’un bâtiment. J’ai travaillé en zone de montagne, la roche y est fréquente et rencontrer une telle finesse trompeuse est un risque bien réel.

Les terrains en surface sont composés de terre (on parle de terre « végétale »), qui provient donc de la végétation (feuilles mortes, herbe…). C’est parfait pour faire pousser des légumes, mais pas du tout pour bâtir.

Les terrains résistants sont situés en profondeur. Plus on creuse, plus le sol se sera tassé au fil des millénaires, voire plus. Il faut donc creuser jusqu’à trouver le sol suffisamment résistant pour supporter le bâtiment à réaliser. On parle alors du niveau de « bon sol ».

Et donc, comment savoir à quelle profondeur se situe ce « bon sol » ?

Tout simplement en s’adressant à un Bureau d’Etude Technique de Sol (BET-Sol), spécialisé dans les sondages des terrains. Après sondage, le BET-Sol sera en mesure de déterminer quelle est la profondeur du « bon sol ». Il restera donc à veiller à ce que la profondeur des fondations  corresponde bien au « bon sol » mentionné à l’étude de sol.

Attention ! Tout le terrain n’a pas été sondé, évidemment. Il y a toujours la possibilité de rencontrer une zone où le « bon sol » est plus profond. Aussi, il convient de bien dire au terrassier (et notamment au chauffeur du tractopelle) que s’il sentait un terrain moins dur quelque part, qu’il n’hésite pas à creuser un peu plus. 40 ou 50 cm de béton en plus à un endroit représente une faible dépense, et vous n’allez pas délibérément poser votre maison sur un terrain mou : ce serait le (gros) sinistre à coup sûr.  

Ancrage des fondations : en pratique, on creuse un peu plus profond, de 25 à 30 cm de plus, car le « bon sol » n’est pas toujours bien horizontal, il peut varier d’un sondage à l’autre, aussi il faut prendre un peu de marge. On appelle cette sur-profondeur « ancrer les fondations ».

 

2 – Quel type de fondations faut-il prévoir ?

Les fondations superficielles, en tranchées (“semelles filantes”) sont possibles uniquement quand le “bon sol” est proche de la surface.

Pour des profondeurs inférieures à 1,5 – 2 m environ, on prévoit des semelles filantes : on creuse une tranchée jusqu’au « bon sol » + ancrage. On place des armatures spéciales pour les fondations, puis on coule le béton. Il faut que l’épaisseur de la fondation soit suffisante. En pratique, je demande que l’on coule 50 à 60 cm de hauteur de béton, au minimum. Puis le reste peut-être bâti en agglo.

Pour les profondeurs plus importantes, on prévoit des pieux. On creuse par une tarière (avec une grosse vis sans fin) un trou en forme de tube , on y place des armatures (elles-aussi, en forme de tube, de cage circulaire) et on coule le béton.

Puis on enlève la partie supérieure du béton (30 cm environ), car il va être pollué de terre. Ça s’appelle le recépage.

Les pieux seront reliés en surface, au niveau du sol, par des poutres horizontales : des longrines, presque toujours en béton armé, souvent préfabriquées.

 

3 – Que doit vérifier le client ?

Le béton de remplissage des fondations doit être coulé aussitôt les pieux creusés !

Le client (que vous êtes) devra vérifier :

  • Qu’il n’ait pas plu quand on a creusé les fondations ou juste après, tant qu’on n’a pas coulé le béton, car le sol au fond qui sera gonflé par l’humidité ne sera plus capable de porter le futur bâtiment !
  • Que la profondeur des fondations correspond bien à la profondeur mentionnée à l’étude de sol, augmentée de 25 à 30 cm (ancrage). Pour cela, il faut venir avant le coulage, évidemment, et tout simplement mesurer avec un mètre.
  • Que les armatures en acier sont correctement placées et que les armatures qui devront relier les fondations aux murs et planchers soient bien positionnées avant le coulage du béton. Il faut vérifier que toutes les jonctions d’armatures soient ligaturées (attachées).

 

La vérification de l’IMPLANTATION, des FONDATIONS et des PLANCHERS HOURDIS sont les 3 vérifications les plus importantes à faire par le client, car un défaut sur un de ces ouvrages entraînerait un sinistre lourd, grave, à peu près impossible en pratique à rectifier !

Le détail de ces vérifications est expliqué dans le guide « la clé des travaux » (ouvrage en cours de réalisation).